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Akane venait de toquer à sa porte, elle avait bien sûr entendue ses hurlements, quand elle entendue qu'elle devait donner un mot de passe, elle se redressa et essayait de se remémorer si la jeune fille lui avait parlée d'un mot de passe '' Euhh...Morticia ? C'est toi ? '' Elle regardait nerveusement au tour d'elle dans le couloir, elle croyait s'être trompée de chambre et encore plus dans le prénom de la jeune fille.
Pour se redonner contenance, Clémence prit une grande inspiration, et se levait en époussetant un peu sa robe. Elle prit soin d'éjecter les affaires inutiles et encombrantes sous son lit, qui était resté défait. La couette traînait à moitié sur le sol. Tant pis. Sa camarade ne lui en tiendrait pas rigueur, et puis, elle n'était pas là pour lui donner un cour de ménage.
- Ah, ouai! Vas-y entre!
A peine la porte fut entre-ouverte qu'un raton laveur sortait brusquement de sous le lit pour se précipiter hors de la chambre. La tsukumogami haussait les épaules:
- Tant pis, il r'viendra quand il aura faim.
A l'occasion, il arrivait que la bestiole squatte sa chambre. Elle ne l'avait pas apprivoisé puisqu'elle n'y était pas attaché, mais ça lui faisait parfois un peu de compagnie.
- La première fois que je l'ai vu ce fouineur était dans mon sac en train de ronger mes cookies. Je l'ai frappé, il m'a mordu, mais des fois on est copains. Un jour il m'a fait cadeau d'une montre en argent! C'est gentil, hein?
Elle commençait à épingler les deux petites mèches de cheveux sur la poupée de chiffon, et reprenait place sur un pouf bleu:
- Met toi où tu veux! T'as les feutres? Faut lui faire les yeux! S'exclamait-elle en lui tendant sa petite création.
Elle sursaute en voyant un raton laveur sortir de la chambre, elle hésite quelques secondes avant d'entrée dans la chambre, elle regarde au tour d'elle avant la rejoindre et s'asseoir. Elle sort alors de sa poche les deux feutres qu'elle lui avait demander '' Ils sont là ! '' Elle était encore un peu choqué qu'elle est frappé une pauvre bête, même si elle lui avait mangé ses cookies.
Clémence se passionnait pour tout ce qui pouvait se rapporter de près ou de loin, à des horreurs. Déchets toxiques, produits avariés, cadavres putrides, crimes sanglants, potions immondes et mélanges infâmes, odeurs nauséabondes et maladies infectieuses, monstres horrifiants, histoires terrifiantes, objets maudis, sortilèges complètement dingues. Elle ne vouait pas un culte à Lucifer, celui-là aurait trop peur d'elle et n'en voudrait pas dans son armée démoniaque! La créature à l'apparence d'adolescente se jetais presque sur les feutres:
- Parfais!
Plongée dans son livre occulte, elle relisait les quelques formules banales pour enchanter quelqu'un, et prononça des mots dans un langage peu courant en secouant la poupée de chiffon au dessus du pentacle qu'elle avait dessiné à la craie:
- Maintenant on va pouvoir lui piquer le derrière! Tu vas voir que demain elle pourra même plus s'asseoir tellement elle aura mal! Haha! Génial hein?
Elle ne comprenait pas vraiment '' Euuh... Cette poupée, c'est la fille qui t'a bousculé ? '' Contrairement à la jeune fille, Akane n'aimait pas du tout ce genre de chose, ça l'effrayait plus qu'autre chose, mais comme elle était accompagnée et qu'elle ne croyait pas à ce genre de chose, elle trouvait ça amusant. '' Tu en as des idées des fois ! Je pensais qu'on allait cuisiner '' Elle rit un peu
- Ben oui! répondit-elle du tac-au-tac en posant soudainement sa lampe au sol. On la cuisine! Toi tu fais le gentil flic?
Clémence attrapait son petit sachet d'aiguille et le posait entre elle et Akane:
- Hésite pas à utiliser des moyens de persuasion. C'est toujours efficace.
'' Le gentil flic ?... Ohh ! J'ai compris ! '' Elle prend une aiguille avec deux doigts et pique la poupée dans le bras avec '' Comme ça ? Et je dois jouer le rôle d'une policière ? '' Elle ne le montrait pas forcément mais la chambre de la jeune fille l'effrayait un peu.
- Ouai, enfin, plus convainquant, regarde.
Clémence abattait soudainement sa main sur le sol, à hauteur de la tête de la poupée de chiffon. Elle dirigeait ensuite la lampe vers elle afin de l'aveugler:
- Avoue garce! T'a volé cette robe! S'exclamait avec force la tsukumogami. "Non-non, c'est pas vrai, j'le jure sur la tête de ma best meilleure amie" fit-elle en couvrant sa bouche avec sa main, afin qu'on ne la voit pas parler. Allez! Crache le morceau!
Elle se mit alors à aussi jouer le jeu '' Et cette paire d'escarpins ? Que fait-elle dans ton sac ?! Sûrement volée aussi ! '' Elle pique la poupée au visage deux fois. '' Crache le morceau et nous épargnerons ta famille ! ''' Elle explose de rire, elle avait l'impression de rajeunir et de jouer aux poupées. '' Si elle ne veut pas cracher le morceau, sortons le fer-à-cheval ! '' Elle la pique dans le cou. Elle était décidément bien trop innocente.
Clémence eut un peu de mal à croire ce qu'elle voyait: son amie se déchaînait sur la petite poupée de chiffon! C'était très amusant. Ca lui rappelait de vieux souvenirs. Ces bons. vieux. souvenirs. L'adolescente se mit à sourire de toutes ses dents:
- Ouai! Fais ça pour ta famille, avoue où on mettra le feu à ta mère! Et ton père on l'enverra dans les abyss de la nuit NOIRE, insista-t-elle. "Oui, d'accord, j'avoue! Tout! Vous avez raison sur tout... ah, je suis affreuse", fit Clémence en se couvrant à nouveau le visage et en imitant une voix de peste. "Je ne mérite pas cette vie, pardonnez mes péchés", dit-elle alors avant d'ôter sa main de devant sa bouche. Soit! Mais nous allons devoir te faire payer. 10 ans de malédictions!
La tsukumogami se tourna vers sa complice, ravie:
- Voilà. Maintenant, elle verra une chose affreuse à la place de son reflet dans le miroir. Et si elle en brise un, sa malédiction se prolongera sur sept années en plus!
Elle rit en entendent sa nouvelle amie imiter la jeune fille qui l'avait bousculé. '' Ce n'est pas comme-ci que ça allait marcher ! Après tout ce son des légendes les poupées vaudoues, mais je me suis bien amusé, on aurait presque dit une pièce de théâtre ! '' Elle se lève et s'étire. '' Tu comptes faire quoi de la poupée ? '' Elle regardait la chambre de la jeune fille, toujours autant intriguée
Comme si ça n'allait pas fonctionner? Elle était marrante. Si demain Clémence n'était pas chez un psychologue ou à l'hôpital, ce serait un miracle. Elle même n'aurait pas enfoncé les aiguilles dans la tête, mais là. Haha. Elle jubilait déjà.
- Ben, on fait un petit feu? Demanda-t-elle en brandissant un briquet bleu.
Elle ne voulait pas la brûler cette poupée, elle ne comptait pas faire de feu tout court, elle essayait alors de changer de sujet '' Tu ne veux pas qu'on se fasse à manger plus tôt ? Si tu veux, on peu aller dans ma chambre ? ''
Clémence prit un air boudeur en croisant les bras:
- Mheu aller! Faut effacer les preuves, maintenant... S't'euplaiiit..? fit-elle, suppliante. Je veux pas faire ça toute seule, on est amies, non..?
Elle regarde la poupée '' Mais qu'elles preuves ? Je t'ai dit que ce genre de chose n'existait pas ! Sinon je ne l'aurais jamais fait '' Elle se dirigeait vers la porte '' On peut même essayer de trouver cette fille ! Et tu verras bien que ça ne lui aura rien fais ''
Clémence, d'un air innocent, s'exclamait:
- Mais.. de toute façon, il faut attendre demain, voyons! Ne t'inquiète pas. C'est.. pour le jeu..?
La tsukumogami prenait doucement les mains de sa camarade entre les siennes, glaciales. Affectueuse, elle replaça une mèche de l'adolescente derrière son oreille:
- Si tu ne veux pas y jouer, je comprendrais... qui voudrait de moi de toute façon?
La surnommé Morticia prit une mine plus triste cette fois. Et plus elle ressassait ce refus plus elle s'embourbait dans ce sentiment d'abandon.
- T'es comme les autres. Tu t'amuse et quand tu te lasse... tu jettes comme un déchet!, hurla-t-elle violemment. Tu as vu mes coutures, tu as vu ma chambre, mais t'a rien vu. Tu ne me connais pas. Clémence versait une larme, ses lèvres se faisaient tremblantes. Je te dégoûte, n'est ce pas? Mais je te comprend. Mais... mais pourquoi avoir fait semblant? La glace qu'on a mangé, c'était bidon? Cette idée de s'habiller comme des jumelles? Comme... comme des... soeurs, souffla-t-elle de plus en plus doucement en tombant à genoux. Son coeur se serrait. Nouveau hurlement de terreur. Va-t-en! VA-T-EN! Dégage! La créature lui lançait un regard mauvais en serrant contre sa poitrine, sa paire de ciseaux. Elle enrageait. Va-t-en j'te dis! Et ne r'viens JAMAIS! Finit-elle en lui lançant le briquet.
Elle prit un regard effrayé par ce qu'il disait, elle ne pensait absolument ce qu'elle disait. Ne sachant pas quoi faire, elle se précipite vers elle pour l'enlacer et essayer de lui faire comprendre qu'elle ne pensait absolument pas ça d'elle. '' Mais qu'est-ce que tu racontes ! Je me fous bien de comment tu es ! Je n'aime pas les gens par leur physique moi ! '' Elle essayait de la serrer comme elle le pouvait, elle avait peur qu'elle la repousse et lui demande une nouvelle fois de dégager de sa chambre. Elle ne voulait pas perdre une amie qu'elle venait à peine de se faire '' Je n'ai pas menti ! ''
Clémence était à bout de souffle, elle avait hurlé si fort tout ces mots, sans prendre une seule inspiration. Ajoutons à cela le stress immense qui s'emparait d'elle. Elle la haïssait de toute son âme. Akane était comme toutes ses cruches qui font leur ange et qui en fait se révèlent être complètement dépassé par le problème. Une fois qu'elles ont trop peur elle fuient. Une fois qu'elle comprennent que le cas est perdu, elle s'éloignent avant que leur vie ne soit mise en danger. La tsukumogami l'aurait repoussée si elle n'avait pas été surprise par le geste de sa camarade. Pourquoi la prenait-elle dans ses bras, celle là? Elle ne voulait pas d'une hypocrite!
- Menteuse! Vous mentez tous! Tout le temps!
D'un geste brusque elle se dégagea de l'étreinte:
- Je suis une bête de foire, hein? C'est pour ça! C'est pour ça que tu restes! Parce que t'es sois-disant une sainte, une gentille? C'est faux! Faux, faux faux faux, archi FAUX! Personne n'est gentil. Personne!
Akane, étant une personne sensible, elle avait horreur qu'on lui crie dessus. Elle se mit à pleuré et partie rapidement en courant, non par peur, mais pour ne pas qu'on la voit pleurée.
-Tch! Je le savais, déclarait-elle en claquant la porte derrière Akane une fois qu'elle fut partie. Mais un jour, je réduirais cette école moisie jusqu'à l'os... en cendre. Et je me baignerais dedans!
D'un geste nerveux elle ramassait le briquet et l'allumait, fascinée par la flamme bleuté qui en sortait. Un large sourire en croissant de lune, au dents pointues, se dessinait à nouveau sur son visage tandis qu'elle imaginait déjà mettre son plan à exécution.
(et je clôture là? ^^)
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- Sazukarimono. Suki.. suki, suki. C'te fille est géniale. Hein Morti?, riait-elle en jetant un regard à son reflet dans le miroir. Mais oui ma grande, ma belle, elle à succombé à ton charme, c'est évident, se répondait-elle en empruntant un ton théâtral.
Avant qu'Akane ne la rejoigne dans sa chambre elle avait tout préparé. La poupée de chiffon avec les deux cheveux récupérés discrètement sur la veste de la pouffe qui l'avait bousculée. Le briquet neuf volé à un surveillant en allant à l'étage. Les aiguilles cachées dans son ours en peluche enfermé dans son armoire. Une fleur fanée qui avait pourri dans son tiroir. Une craie volée dans une des nombreuses salles de classes. Enfin, volée. Emprunté pour une durée indéterminée, puis de toute façon ils en ont bien assez. Et gratis. On va dire que c'était son cadeau involontaire d'anniversaire.
Clémence décrochait ensuite la paire de ciseau et le tube de glue cachés sous sa robe, et découpait un tissus bleu. Un chiffon propre chipé elle ne sait plus où. Ca ferait la robe de la nunuche qui la bousculée. En cousant elle se piquait le doigt, qu'elle fourra directement dans sa bouche pour le suçoter. Le goût du sang était à la fois tellement dégueu et... plaisant.
- Suki, suki suki. Motto, motto. S'ki da yo!! hurla-t-elle comme une folle tout juste avant qu'on ne frappe à sa porte. Elle se tut brusquement quelques secondes, puis murmura doucement: le mot de passe?